MESURES DE SOUTIEN À LA CAMPAGNE AGRICOLE DE 2022-2023 : LE GOUVERNEMENT ANTICIPE SUR LE RISQUE D’UNE CRISE ALIMENTAIRE

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À la suite des mesures prises, le mercredi 23 mars 2022 pour juguler la cherté de la vie, le gouvernement vient de faire une fois encore montre de son sens de responsabilité et d’anticipation. Constant dans sa logique de faire du secteur agricole, l’un des leviers de l’économie béninoise, l’Exécutif a pris la mesure de l’enjeu que constituent les nouvelles réalités liées à la pandémie du Covid-19. En effet, à l’instar des autres secteurs, l’agriculture n’a pas été épargnée par les effets collatéraux de la pandémie. Contrairement à la précédente campagne 2021-2023 où les prix des engrais, aussi bien pour les vivriers que pour le coton, sont restés stables, soit 240 FCfa/kg et 12.000 FCfa le sac de 50 kg, c’est à une autre réalité qu’on assiste cette année. Pour des raisons liées au Covid-19, à l’augmentation du coût du fret maritime et des chocs exogènes, les prix des engrais et du fret maritime ont flambé. Cette situation est de nature à provoquer un effondrement de la production agricole et menacerait gravement la sécurité alimentaire au Bénin d’autant que les nouveaux prix réels sont insoutenables pour les producteurs. A leur corps défendant, ces derniers devraient subir d’énormes pertes comparativement à la saison précédente. A titre illustratif, le revenu du producteur de maïs devrait s’établir à – 7325 FCfa à l’hectare contre 40.375 FCfa la saison dernière, soit une perte de 47.700 FCfa et celui du producteur de riz s’établirait à 9.225 FCfa à l’hectare contre 73.125 Fcfa la saison écoulée soit une baisse de 63.900 Fcfa. Cette situation est de nature à entamer l’engouement et la motivation des acteurs agricoles. Du coup, le risque de l’effondrement de la campagne agricole est patent si rien pour parer au plus pressé.Face à la situation, le gouvernement a décidé de subventionner les intrants agricoles. Les nouveaux prix de cession des intrants aux agriculteurs pour la campagne 2022-2023 sont nettement en deçà de la tendance générale actuelle sur les marchés. A titre illustratif, les engrais toutes catégories confondues sont livrés à 280 FCfa/kg soit 14.000 FCfa le sac de 50 kg, les insecticides coton à 3.500 FCfa le flacon pour le traitement de demi-hectare, les herbicides totaux à 3.500 FCfa/l, les herbicides sélectifs à 7.011 FCfa/l, les herbicides sélectifs précoces à 7.011 FCfa/l, alors qu’on serait normalement à 22.500 FCFA le sac de 50 kg de Npk et 28.200 FCfa celui de l’urée, n’eurent été ces décisions courageuses. Il s’agit-là d’un énième exploit que vient de réaliser le gouvernement dans un contexte particulièrement difficile où l’acquisition des intrants est très difficile. Une situation mondiale qui échappe à tout contrôle. Il s’agit pour le gouvernement de sauver la campagne agricole 2022-2023 qui court inexorablement vers un échec évident si rien n’est fait en l’état. Les différentes mesures prises à cet effet méritent d’être saluées étant donné qu’elles ne prennent pas en compte que le coton, contrairement aux allégations de certains détracteurs. Elles visent aussi et surtout les produits vivriers. C’est dire à quel point le gouvernement est préoccupé par le souci d’améliorer le pouvoir d’achat des populations.

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