Depuis la matinée de ce mercredi 22 mai, la traversée sur le fleuve Niger est interdite par les autorités béninoises. Cette nouvelle mesure qui vient mettre fin aux manœuvres de contournement des voyageurs en direction du pays voisin, est rigoureusement appliquée par les éléments de la police républicaine.
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Contrairement à ce qui circule sur les réseaux sociaux, aucune gare de bus de transport en commun n’est fermée par le commissariat. Cependant, les responsables des escales de bus affirment avoir reçu des instructions de ne laisser partir aucun passager une fois à destination. «Le commissaire a interdit que les passagers partent de nos parcs», confie Mohamed, le chef d’escale d’une compagnie de transport nigérienne. Selon les explications, cette interdiction vise à empêcher les manœuvres et tentatives de contournement des dispositifs sécuritaires.
Intensification du contrôle
Alors que nous étions sur le terrain, le commissaire lui-même en personne et ses éléments ont été aperçus à plusieurs endroits, aussi bien au niveau des embarcadères qu’en ville. A tous les coins de la ville et du fleuve, l’équipe de la rédaction de Sota FM a constaté la présence permanente des policiers. Les tentatives de contournement sont régulièrement déjouées.
De Monney à Kotchi en passant par Tounga et l’ancien pont et autres, aucune chance n’est donnée aux fraudeurs. Sans grands détails, la rédaction apprend ce jeudi 23 mai, l’interpellation de certains individus qui auraient tenté de prendre par des voies de contournement. Des bagages et des tricycles sont également saisis par les éléments du commissariat frontalier de Malanville.
Situation difficile pour les voyageurs
A Guèné, à l’entrée sud de Malanville, des dizaines de bus sont bloqués. Cette mesure vise à empêcher les déviations clandestines de certains voyageurs avec l’aide des conducteurs de taxi moto. Mais c’est sans compter avec les agents de sécurité décidément engagés à faire respecter la décision des autorités béninoises qui ne reconnaissent que le pont comme voie officielle, malheureusement bloquée par le Niger.
Sur les parcs et arrêts bus, les voyageurs de différentes nationalités crient leur ras-le-bol. «Plus de deux mille voyageurs bloqués à Malanville. Togolais, Ghanéens, Nigériens, Maliens, Gambiens, Burkinabès, Sénégalais, Tchadiens, Guinéens et Ivoiriens sont ici avec leurs bagages. Comment gérer la situation?», se plaint un convoyeur. Selon nos informations, le flux moyen journalier est estimé à mille voyageurs. «La situation est difficile pour nous. Il y a parmi nous des gens qui doivent aller à la Mecque. Il y a des malades. D’autres n’ont plus de moyens pour subvenir à leurs besoins », dit Mariam Tidiane, la cinquantaine en provenance du Sénégal. Cette dernière entend rebrousser sur Ouagadougou. Comme elle, plusieurs autres voyageurs sont à la quête d’une solution. «Que les dirigeants du Bénin et du Niger revoient leur position », exhorte Moussa Youssef, un voyageur nigérien en attente depuis plus de 24 heures à Malanville.
Le durcissement du ton côté béninois devient un fardeau pour les voyageurs en transit.
C’est malheureux 😔