Tabaski à Malanville: le coût du mouton explose sur fond d’interdiction d’exportation de bétails au Niger.

À moins de deux semaines de la Tabaski, le marché à bétail de Malanville, dans le nord du Bénin, connait une hausse notable des prix. Une situation que les commerçants attribuent à la forte demande, mais que d’autres lient à l’interdiction d’exportation de bétails décidée par le Niger.

À Malanville, ville béninoise frontalière au Niger, les prix du bétail ont fortement grimpé cette année à l’approche de la Tabaski, fête importante dans la tradition musulmane. Au marché de Tourakou, Moussa, un commerçant habitué des lieux, témoigne : « Avec 40 000 FCFA, on pouvait acheter un mouton ici. Aujourd’hui, il faut au minimum 50 000 FCFA. »

Ce constat est partagé par de nombreux acheteurs, pour qui cette hausse rend l’accès au mouton de sacrifice de plus en plus difficile. « On sent que la situation va se compliquée cette année. Je n’ai pas encore réussi à acheter un mouton. Le prix des bêtes est intouchable », témoigne un fidèle musulman qui venait de faire le tour de plusieurs marchés à Malanville.

Si certains vendeurs justifient cette flambée par une demande accrue en période de Tabaski, d’autres estiment que la situation est aggravée par une mesure récente prise au Niger. En effet, dans un arrêté en date du 9 mai 2025, le ministre nigérien du Commerce, Abdoulaye Seydou, a formellement interdit l’exportation de bétail. « Le ministère du Commerce et de l’Industrie informe les exportateurs des ovins, caprins, bovins et camélidés que leur exportation est interdite. », peut-on lire sur cet arrêté parvenu à la rédaction de Sota FM.

Cette décision a un impact direct sur Malanville, principal point de transit du bétail nigérien vers le Bénin, notamment en période de fête. Dans la localité voisine de Monkassa, la situation semble encore plus critique. A. Madjid, fidèle musulman, raconte avoir assisté à une scène étonnante : « Un vendeur a refusé une offre de 600 000 FCFA pour un seul mouton ». Selon lui, cette interdiction d’exportation pénalise de nombreux fidèles qui risquent de ne pas pouvoir accomplir le rituel du sacrifice cette année.

Face à la décision, le Secrétaire général du marché international de Malanville, Sina Goumbi, tente de rassurer. « Nous avons anticipé cette mesure. Si le Niger ferme ses portes, le Nigéria est notre alternative», se montre optimiste le SG du marché Tourakou.

Malgré ces assurances, les acheteurs se montrent plutôt inquiets par rapport à la décision du pays voisin du Nord.Ils redoutent une nouvelle flambée des prix à l’approche du vendredi 6 juin 2025, date annoncée comme jour de la Tabaski, par l’Union Islamique du Bénin.

L. W. T.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *